Il y a actuellement une véritable résistance culturelle de la part des entreprises à embaucher des salariés de 50 ans et plus, et de surcroit, des femmes. Les “femmes seniors” ne sont en effet pas en phase avec l’image d’une entreprise dynamique et jeune. Et force est de constater qu’il y a comme un phénomène de jeunisme dans le monde du travail !
Une étude de 2020 très intéressante intitulée « «Age discrimination across the business cycle» menée par Gordon Dahl, professeur d’économie à l’Université de Californie à San Diego (États-Unis) et Matthew Knepper, professeur d’économie à l’Université de Géorgie à Athens (États-Unis), démontre qu’en période de récession économique la discrimination par l’âge croît avec l’augmentation du taux de chômage.
Une femme de 50 ans et plus – voit ses chances d’être appelée pour un entretien d’embauche – réduites de 63% selon cette même étude!
Pourtant, les femmes, à la cinquantaine, jouissent de qualités qu’elles n’avaient pas forcément auparavant et qui peuvent s’avérer être de vraies valeurs ajoutées en entreprises. Elles ont, en effet, plus d’expérience et d’expertise, plus de confiance en elles et d’assertivité, et plus de temps à consacrer à leur travail, libérées des contraintes familiales liées aux enfants.
L’Institut Montaigne a publié un rapport intitulé « Agir pour la parité, performance à la clé » qui met en évidence le fait que ce n’est pas seulement un enjeu d’égalité mais aussi un enjeu de performance et un levier de croissance.
Jeanne Dubarry de Lassalle et Aulde Courtois, co-auteures du rapport illustrent leur propos sur base d’une étude édifiante réalisée par McKinsey « Women Matter-Time to accelerate ”– qui « révèle que sur un échantillon de 300 entreprises dans le monde, celles comptant le plus de femmes dans leurs instances de direction sont à 47 % plus rentables que celles qui n’en ont aucune”.
Cette étude démontre aussi que les entreprises – où les femmes sont les plus nombreuses dans le comité exécutif – affichent une proportion supérieure de 55 % des résultats d’exploitation par rapport à celles qui n’en dénombrent aucune.
Et donc que plus la présence féminine est forte en entreprise, plus les sociétés gagnent en performance, croissance et en productivité !.
Heureusement les mentalités changent peu à peu et les entreprises ont tout intérêt à s’adapter à cette évolution sociétale. Une entreprise où les employés s’épanouissent quel que soit l’âge ou le sexe est une entreprise qui se porte bien. C’est finalement du win-win!